Paléobiologie Pokémon : la Biologie de la Préhistoire

Par FellFromtheSky et Cretacerus.
Traduit par TMan87. Relectures par Lionyx et 0Nl.
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Rampardos

Art de Cretacerus.

Introduction

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Nos précédents articles sur la biologie Pokémon se sont principalement concentrés sur les espèces reliées soit par une caractéristique commune, telle que l’imitation ou les habitudes parentales, soit par un habitat commun, comme le marais. Une chose qu’avaient en commun tous ces chapitres, cependant, était qu’ils ne traitaient que d’espèces modernes de Pokémon. Cet article est spécial car il inclut plusieurs analyses détaillées d’espèces de Pokémon pré-modernes.

Les espèces évoquées aujourd’hui ne forment en aucun cas une liste exhaustive ni même représentative des Pokémon préhistoriques. Elles représentent plutôt le domaine d’intérêt des scientifiques. Ainsi, nous avons réservé la myriade d’autres espèces préhistoriques intéressantes pour un autre article. Mais sans plus attendre, lançons-nous dans le sujet actuel.


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Merci. Je suis un grand fan de cette série d’articles, et je suis ravi d’être ici aujourd’hui ! La Paléobiologie Pokémon est un domaine de recherche fascinant qui a progressé de manière spectaculaire ces dix dernières années grâce aux avancées rapides de la technologie de résurrection des fossiles. La reconstitution de formes de vie de plus en plus grandes et complexes a fourni un regard sans précédent sur l’étude des Pokémon Dinosaures en particulier, révolutionnant ce que l’on pensait savoir de leurs mouvements, de leur physiologie, de leur comportement et bien plus. Il serait même permis de dire que nous vivons un nouvel âge d’or de la découverte des dinosaures ! Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur quelques unes des espèces ramenées à la vie, alors attachez vos ceintures, destination : le passé.


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Kranidos et Charkos

La famille de Charkos est assez spéciale parmi les Pokémon dits “fossiles” : elle ne possède pas de second type, à l’inverse de tous les autres. Un consensus veut que le type Roche principal de tous les spécimens fossiles soit en fait un effet secondaire de la fossilisation dans lequel l’information génétique du Pokémon s’adapte lentement aux propriétés minérales du sédiment qui l’entoure durant des millions d’années. Charkos, en revanche, aurait pu déjà être rocheux de son vivant, ce qui aurait empêché un changement de type important durant la fossilisation, résultant en son type unique.

Le trait caractéristique de Charkos est le dessus de son crâne extrêmement épais, formant un dôme proéminent, utilisé dans le style typique des types Roche en tant qu’arme contondante. La force destructrice derrière les coups de tête de Charkos est bien connue et tout autant crainte, et devait agir comme moyen de dissuasion envers les prédateurs potentiels de son époque. La tête de Charkos est supportée par d’épaisses vertèbres et de puissants muscles du cou, qui absorbent la plupart de l’énergie libérée par l’impact de telles attaques. Cependant, des études sur des spécimens vivants ont révélé que Charkos n’est pas capable de former une ligne droite avec sa colonne vertébrale, ce qui l’empêche de foncer en avant à pleine puissance sans risquer de se blesser. De plus, la faible surface d’impact fournie par l’arrondi du dôme frontal ne pouvait pas permettre à Charkos d’engager des confrontations directes avec ses rivaux, comme il est dépeint dans la culture populaire; les crânes ne feraient que glisser l’un sur l’autre, résultant en des coups obliques qui feraient forcer le cou du Pokémon. Ainsi, il est bien plus plausible de penser que Charkos visait des surfaces de contact plus grandes avec ses coups de tête, comme les flancs de ses ennemis. Il est possible d’en conclure que le dôme rond et coloré ne servait pas seulement au combat, mais également à attirer l’attention, de même que les petites cornes proéminentes et les canines de la mâchoire inférieure plus larges, attributs bien moins faciles à discerner chez le jeune Kranidos.

Contrairement à la croyance populaire, l’espèce était principalement herbivore, comme l’attestent les ranges de petites dents couvertes par de larges joues, permettant de mâcher au moins de manière rudimentaire. Le tronc long et large de Charkos fournit également assez d’espace pour un grand tube digestif utilisé pour fermenter et digérer la matière végétale. Cependant, Charkos pouvait parfois ajouter à son menu des Pokémon Plante et Insecte de son époque pour un apport en protéines. Un fossile de Charkos particulièrement bien conservé incluait les restes d’un Arcko primitif dans la région de l’estomac de Charkos, ce qui donna naissance à l’image persistante dans l’imaginaire collectif de Charkos comme un féroce carnivore; même dans un contexte assez scientifique comme la première entrée Pokédex de Charkos.

 

Dinoclier et Bastiodon

Un contemporain et affilié au monstre de puissance qu’est Charkos, Bastiodon a pourtant attaqué le problème de la survie préhistorique sous un angle complètement différent : la défense totale. Avec des renforcements à la tête en os massif et une peau blindée et résistante, ce Pokémon est devenu une vraie forteresse imprenable face à ses adversaires. Son armure était composée de plaques osseuses lisses renforcées par un bio-minéral qui ressemble beaucoup à ce que l’on trouve dans les types Acier modernes, particulièrement résistantes au niveau de la tête, même si elle s’étendait vers le dos et les membres du Pokémon, ne laissant que son cou et son ventre comme parties vulnérables.

Des cicatrices de coups de griffes et de morsures sur le visage et les cornes de beaucoup de fossiles prouvent que Bastiodon était capable de faire jeu égal et même de repousser les nombreux prédateurs féroces de l’époque, incluant des nuées d’Aéroptéryx et même des Rexillius adolescents. Une trouvaille particulièrement spectaculaire est celle des « Dinosaures en Combat », un fossile trouvé il y a quelques décennies, qui propose une photographie préhistorique d’un Bastiodon et d’un Aéroptéryx en combat. Apparemment sur le point de mourir de faim, l’Aéroptéryx aurait attaqué le Bastiodon adolescent dans l’espoir d’atteindre le cou et le dessous du Pokémon, plus sensibles, avec ses griffes mortelles, tandis que le Bastiodon aurait réussi à mordre le briser le bras droit de son agresseur. On pense qu’un glissement de terrain soudain aurait emporté les deux Pokémon au milieu de leur combat, les préservant tous deux dans une sensationnelle scène d’action préhistorique.

Comme l’on pouvait s’y attendre au vu de leur proximité phylogénétique, Charkos et Bastiodon partagent de nombreux points communs malgré leurs apparences diamétralement opposées. Là où Charkos montre des signes d’une capacité primitive à mâcher, Bastiodon possède des adaptations plus poussées à la mastication, avec de grandes rangées de dents au fond de sa bouche agissant comme des ciseaux pour déchirer la matière végétale. Elles permettaient à Bastiodon de digérer la végétation fibreuse rare de son habitat aride de manière extrêmement efficace, y compris l’herbe jeune, ce qui a sans doute été une importante contribution au succès de l’espèce. Un autre aspect intéressant exhibé par les deux lignes de Pokémon est le changement prononcé de forme lors de leur croissance, qui a dérouté les scientifiques qui tentaient d’interpréter et de classifier les fossiles de l’espèce. Des observations sur des spécimens ramenés à la vie ont confirmé que la forme juvénile, Dinoclier, naissait avec un « bouclier facial » rond et lisse qui devenait graduellement plus carré et rugueux lors de sa croissance, avec les cornes et les défenses grandissant et devenant plus distinctes, même si elles n’avaient ni un rôle offensif ni un rôle défensif à ce stade de la maturation.

Le bouclier facial de plus d’1m d’un Bastiodon adulte était orné de plusieurs petites cornes et couvert de marques colorées, ce qui en faisait une vue saisissante. En plus d’agir comme moyen d’intimidation envers de potentiels prédateurs, le courant de pensée actuel veut que l’apparence du bouclier ait joué un rôle vital dans la reconnaissance et la communication intra-espèce. Cette fonction sociale a été à l’origine de nombreux débats du fait de la découverte récente de sites d’archéologie contenant des centaines de fossiles de Bastiodon, étayant la notion d’une espèce vivant en grands troupeaux, similaires à ceux des gnous et zèbres modernes. Selon certaines estimations, ces immenses hordes comprenaient des milliers d’individus et réalisaient des migrations extensives saisonnières, des formations défensives complexes et des parades nuptiales. La manière dont ces Pokémon préhistoriques étaient capables d’interagir selon un comportement social à plusieurs niveaux malgré leurs cerveaux à première vue petits et primitifs reste l’une des plus grandes énigmes de la paléontologie.

 

Arkéapti et Aéroptéryx

En tant que membre plus récent de la famille des Pokémon fossiles, Arkéapti et Aéroptéryx sont suspectés d’être le chaînon entre les espèces reptiliennes plus anciennes et nos espèces modernes de Pokémon oiseaux. L’on pense également que cette espèce a été la première à être capable de vol aviaire, c’est-à-dire qu’elle serait la première espèce avianoïde à pouvoir voler. Cela dit, l’espèce n’est pas la première à savoir voler de manière générale. Mew, qui vole via télékinésie, en est un excellent exemple. Cependant, des espèces insectoïdes, comme Genesect et Yanmega, ainsi que Ptéra et ses descendants la précèdent.

Bien qu’il soit le premier représentant du vol aviaire, le vol d’Aéroptéryx n’est pas vraiment élégant. Contrairement aux puissants et gracieux Pokémon volants de notre époque, comme le vol rapide et redoutable d’Hélédelle, ou celui, doux et aisé, de Togekiss, un Aéroptéryx en vol ressemble plus à un Pokémon en train de se noyer qu’à un oiseau de proie. Le vol d’Arkéapti réussit à être encore moins impressionnant, et la plupart ne sont même pas capables de voler avant leur évolution.

Cela étant dit, leur capacité à prendre leur envol, même pour une période réduite, faisaient d’eux des prédateurs incroyablement dangereux dans leur ère de gloire préhistorique. D’un autre côté, ce n’est pas étonnant qu’ils se soient éteints après l’émergence d’espèces aviaires plus modernes.

 

Ptyranidur et Rexillius

Lézard tyrannique, maître du monde préhistorique, et sans doute le Pokémon Dinosaure à la fois le plus populaire et le plus iconique de tous les temps, Rexillius a toujours instillé une certaine fascination à la fois chez le profane et chez le paléontologiste de profession, pas seulement à cause de sa taille et de sa puissance, mais également en tant que Pokémon reptilien antique parmi les plus avancés et spécialisés ayant jamais arpenté cette terre. La résurrection avec succès de cette bête majestueuse par des scientifiques kalosiens a fait sensation à l’échelle de la planète et est considérée comme l’un des plus grands jalons de la paléontologie moderne.

Ce qui démarque Rexillius des carnivores l’ayant précédé est une myriade d’adaptations uniques qui lui ont permis de monter au sommet du réseau trophique de l’époque. La caractéristique la plus révolutionnaire de Rexillius est sans aucun doute la force de ses mâchoires, qui est considérée comme la plus grande de tous les animaux terrestres connus de notre époque ou d’une précédente, et est estimée comme dépassant celle d’un Aligatueur moderne (détenteur du record parmi les Pokémon modernes) d’un facteur 3 à 4. Contrairement à d’autres dinosaures prédateurs, qui se basaient pour la plupart sur des blessures par lacération pour lentement affaiblir des proies plus grandes à cause de la perte de sang, un coup de mâchoire de Rexillius brisant les os du cou tue sa proie en un instant, ce qui lui permet de chasser bien plus rapidement et plus efficacement que ses rivaux et de s’attaquer à des herbivores qu’aucun autre prédateur n’attaquait, comme un Bastiodon blindé ou même un énorme Amagara, si de telles proies étaient disponibles. La source de l’immense puissance de mâchoire de Rexillius vient du design particulier de son crâne, qui est remarquablement large et carré et possède des ouvertures particulièrement larges pour s’accomoder des maxiliaires énormes. Une jointure spéciale dans la mâchoire inférieure aidait à distribuer les forces de manière plus équitable et empêchait le Pokémon de briser sa propre mâchoire lors de ses morsures. De plus, les crocs en dents de scie ressemblant à de vraies lames, que l’on trouve d’habitude chez les espèces carnivores, sont remplacés par d’énormes dents coniques spécifiquement designées pour supporter une pression intense, leur permettant de survivre au moins à quelques morsures à pleine puissance avant, inexorablement, de casser et d’être remplacées par de nouvelles dents. L’hypothèse que Rexillius chassait effectivement sa nourriture est étayée par l’alignement de ses yeux vers le devant, ce qui lui donnait un semblant de vision binoculaire, utile pour chasser une proie en mouvement. Avec ses pattes antérieures étrangement longues et un poids étonnamment plume pour sa constitution , Rexilius était certainement capable de rattraper n’importe quelle proie de son temps, sauf les plus rapides.

Cela dit, il y a également des preuves montrant que le roi des Pokémon Dinosaures aurait pu préférer un style de vie charognard plutôt que de se fatiguer à chasser de lui-même. Par exemple, les longues pattes antérieures de Rexillius sont aussi notables pour avoir un mollet plus long que la cuisse, ce qui est assez inhabituel chez les espèces carnivores antiques et est généralement associé à l’endurance plutôt qu’à des capacités de sprint, et définitivement un atout lors de la recherche de restes. Un autre indice se trouve dans le cerveau de Rexillius, qui est remarquablement grand pour un Pokémon de sa taille mais dédié en majorité au bulbe olfactif, la région responsable du sens de l’odorat d’un Pokémon. Il y a encore de nombreux débats parmi les paléontologues quant aux habitudes alimentaires exactes de Rexillius, mais au final la plupart seront d’accord sur le fait qu’il aurait agi à la fois comme un prédateur redoutable et comme un charognard très efficace, remplissant une niche unique au sommet de la chaîne alimentaire qu’aucun autre Pokémon ne pourrait espérer conquérir.

 

Amagara et Dragmara

Souvent vus comme les plus beaux “fossiles Pokémon”, la famille de Dragmara était contemporaine de Rexillius, un prédateur dont on pense qu’il est la cause du spectre inhabituellement réduit d’habitats de l’espèce. Des fossiles d’Amagara et de Dragmara n’ont été pour le moment trouvés que dans trois endroits; les parties nord-est et sud-est de la péninsule de Kalos, et le bassin de Sinnoh connu sous le nom de Lac Acuité.

Même si cela a été éclipsé par la résurrection de Rexillius, les chercheurs ont été capable d’amasser des connaissances sur les habitudes et particularités de l’espèce depuis la première résurrection d’un Amagara. Les observations ont révélé que l’espèce est caractérisée par une docilité extrême, à l’inverse du belliqueux Rexillius. Cependant, ils possèdent de puissants mécanismes de défense qu’ils utiliseront pour protéger leurs jeunes. Ils ont démontré la capacité de réfracter et d’utiliser la lumière naturelle comme moyen de défense, de manière similaire à ce qu’exhibe la variété alolienne de Feunard. Ils réalisent cela grâce à leurs magnifiques collerettes, qui réfracte la lumière come un prisme. Dans un blizzard, un tel spectacle serait aveuglant, permettant même aux lents Amagara et Dragmara d’échapper facilement à de potentiels prédateurs.

Bien qu’ils aient pu être plus répandus, les experts supposent que la domination territoriale de Rexillius a limité le nombre d’habitats du Pokémon Aurore, le repoussant dans les zones les plus froides, où Rexillius ne pouvait pas survivre. Certains suggèrent même que la rareté de la nourriture dans de telles régions a mené à une extinction prématurée de l’espèce. De manière ironique, cette extinction prématurée, dans les régions les plus froides, a permis aux chercheurs d’obtenir des extraits d’ADN étonnamment bien préservés, ce qui a permis à l’espèce magnifique de revenir à la vie aujourd’hui.

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Conclusion

On estime que 99% des espèces de Pokémon qui vivaient sur terre se sont déjà éteintes, donc les quelques exemples donnés dans ce numéro ne peuvent nous donner qu’un bref aperçu de ce qu’aurait pu être la vie préhistorique. Les paléontologues Pokémon autour du globe cherchent sans relâche des informations sur ce monde perdu, et nous fournissent ainsi de nouvelles réponses et de nouvelles perspectives à propos de notre héritage et de notre humble place sur terre. Même si notre technologie de résurrection de fossiles doit encore prendre son envol, elle a déjà ouvert de nombreuses portes et fenêtres vers notre passé, ainsi que vers les fascinantes et merveilleuses voies de l’évolution, et débloqué des mystères dont les chercheurs du passé pouvaient seulement rêver. Avec tant de groupes de Pokémon préhistoriques, et de dinosaures en particulier, à explorer, ce n’est qu’une question de temps avant que la prochaine grande révélation n’arrive !

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